Belle force tranquille pour vivre la vie…

Uleska, une jument... mais bien plus que ça

Uleska, une jument mais bien plus que ça! Un coeur plus gros qu'elle, où j'ai ma place... Uleska, belle force tranquille, pour vivre la vie!

Nouveau

pour retrouver le sourire, photos des sorties pendant la convalescence!

bien soignée, poulinette n’en a pas merdue le moral, et la douleur perdue, elle n’en a pas perdu son punch! 😉

elle est si reconnaissante…

tous les ennuis, toutes les galères, elle les vaut, et les vaudra toujours…

ce n’est rien… rien à côté de tout ce qu’on échange, de tout ce qu’elle m’apporte….

 

1er gros souci

pour les vacances de noël je remonte dans ma famille, laissant poulinette avec tout ce dont elle a besoin et sous l’oeil surveillant d’un voisin.

mais bien sûr le coup de tel qu’il ne fallait pas, il m’appelle me disant que la « bête  » est sur 3 pattes. étant à 700 km de là, j’appelle le véto lui demandant de passer.

le véto vient, le voisin l’accompagne, il ne voit rien, fait une intraveineuse d’antibio « au cas ou » et repart…

le voisin me dit qu’il ne voit pas d’amélioration… bon, on remplit la voiture et on rentre plus tôt que prévu…

à mon arrivée je vois ma poulinette le postérieur gauche qu’elle ne pose pas, enflé jusqu’à la cuisse, pataugeant dans la gadoue à force de piétiner toujours au même endroit et creusée des hanches…

tout en pleurant je lui mets le licol, et l’emmène dans une petite cour voisine pour l’ausculter. en grattant la boue je vois de suite la blessure… hop douche, coupe des poils et désinfection. je sens aussi une petite boule intrigante à sa jugulaire, à l’endroit de l’intraveineuse; un abcès se forme.

je me dis que je ne peux la remettre au pré, sur un sol humide. avec un fil électrique je ferme donc cette petite cour avec un fil électrique, et lui ramène eau et foin. cela sera son petit quartier de convalescence…

j’appelle le véto qui revient. alors tenez vous il me dit que c’est de ma faute l’abcès car je n’étais pas là pour la tenir!!!! ah oui??? un véto ne sait pas évaluer les risques, appeler une aide supplémentaires ou mettre un système de contention comme le tord nez, pour la sécurité de tous et les la réussite de ses actes???? je lui dis aussi qu’à un cheval boiteux on ne regarde pas l’oreille, que moi j’avais trouvé la plaie en 2 minutes!

il me dit d’appliquer de l’équiflogil d’un flacon qu’il me vend sur l’abcès, et pour désinfecter puis mettre un cicatrisant sur la plaie…

au bout de quelques jours de soins je ne vois pas l’amélioration, je rappelle le véto qui me dit de lui envoyer les photos, ne dédaignant pas de déplacer… alors c’est moi qui me déplace, pour piquer mon scandale devant tout le monde, lui disant aussi que s’il faisait une préférence aux chevaux de compétitions dans les belles écuries par rapport aux chevaux de viande dans les prés, il fallait le marquer sur sa plaque, de façon à ne pas nous faire perdre notre temps, ni de l’argent, ni donner des souffrances supplémentaires …

j’appelle un autre véto… assez étonné de la situation et des soins proscrits… les antibios ne sont pas appropriés pour un poulain, car ils irritent les tissus. la pouliche peut perdre sa veine, risque l’opération pour la suturée… heureusement que les chevaux en ont une de chaque côté du cou, pas comme les bovins qui n’en ont qu’une, dans ce cas, elle risquerait d’être condamnée… il rase et perce l’abcès. tous les jours je dois envoyer dedans à l’aide d’une seringue de l’eau oxygénée tiède de façon à virer tout le pus, puis crème. pour le postérieur, lavage bétadine rouge, rinçage et séchage, de façon à ne pas irriter, puis crème aussi.  en effet il faut éviter la cicatrisation, au lieu de l’accélérer, le temps que la plaie ne suppure plus!!! puis antibios en intramusculaire, puis ensuite en sachet dans l’orge, avec de l’arnica pour la douleur et des gouttes d’HE pour les défenses immunitaires.

c’est là qu’on peut se rendre compte de la bonté de poulinette qui se laisse manipuler matins et soirs tous les jours, au pire tournant sur elle même ou levant la tête… elle s’en remet à moi, je peux remercier nos petits exercices précédents qui portent leurs fruits ainsi que la confiance qu’elle me donne. et pourtant les soins ne sont pas agréables, ni pour elle, ni pour moi qui reçois le pus en pleine figure, ainsi que de faire de tels actes en plein mois de janvier et février, dans le gel et la neige, dans un endroit non approprié. même lors d’une grosse grippe de 15 jours, il me fallut y aller par 40 de fièvre prodiguer ces soins matins et soirs, coute que coute…. bref, vraiment une sale période…

l’abcès tous les jours est vidé, la plaie soigné, plaie qui s’améliore!

toute fois, le talon de décroche

j’appelle le maréchal ferrant, qui voyant cela le coupe, disant que ça repoussera mieux et aérera d’autant plus la plaie.

il me donne une autre idée de soins: emplâtre d’argile verte, argile verte qui absorbe « le mal ». emplâtre à changer tous les jours. il y en a eu des bidons d’eau chaude transportée dans mon coffre! puis, lorsque la plaie de suinte plus, cataplasme de miel pour cicatriser!!! et ça fonctionne du tonnerre!!! sa plaie a encore bien guérit plus vite ainsi, vraiment je referai et conseille! de plus c’est naturel!

blessure suintante: argile verte, et ensuite miel!!

abcès: eau oxygénée à l’intérieur

poulinette a ensuite eu le droit de temps en temps de se défouler dans un petit parc propre, heureuse de voir qu’elle a su garder le moral, par ses démonstrations de joie qu’elle m’offrait en spectacle!!

2 mois 1/2 après c’était complètement refermé.

pour l »abcès, cela a mis 4 mois en tout, mais la veine n’a pas dû être ligaturée!!! ouf

tous ce temps, tous ces soins, je peux dire que cela nous a d’autant plus rapprochées toutes les deux… une très grande complicité s’est installée entre nous, pour ne plus jamais s’en aller…

en grattant la boue

après douche

cour de convalescence

abcès grossissant

blessure à 15 jours

abcès percé

talon coupé

évolution blessure

évolution abcès

Décembre, un petit mois d’air de paradis….

Le mois de décembre, mis à part la grosse tempête de neige qui m’a énormément stressée, a été… mais a été … hummmmm!!!!

La continuité de novembre, nos marques prises, la complicité installée, un réel bonheur, un amour inconditionnel….

On continue à apprendre, doucement, sans aucune difficulté… elle écoute, elle essaye, elle fait… Une très bonne élève!

Une entente, un feeling parfaits!!!

Une harmonie…

La logistique n’est pas toujours évidente surtout avec un cheval au pré en plein hiver, des solutions à trouvées, du courage pour assumer seule, une motivation de fer contre les critiques et les incompréhensions des gens…

Mais tout cela n’est rien, comparé au réel plaisir de me lever le matin sachant que je vais aller la retrouvée, à cet engouement que j’éprouve pour cette passion, à cette admiration et cet amour que je voue à ce petit bout de pouliche…

Je vous en donne ici un petit aperçu en photos, photos qui sont encore loin de dégager pleinement ce flottement d’air de paradis… (mis à par le temps trop neigeux!)

 

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Et heureusement que nous en avons profité… car vient ensuite…. la grosse galère….

 

 

Uleska, nos premières prouesses!

Après ce 1er jour, cela s’est poursuivit pour terminer ce mois de novembre…

15 jour de tatonnement, d’espoir, d’adrénaline, d’apprentissage, d’émotion, d’angoisse, d’essai, de connaissance, de galère, d’exitation, de joie, et d’amour!

Et que du positif au final! 3 visites par 24h, 1 le matin pour l’apprentissage, 1 l’après midi de jeux et de calin, et 1 la nuit de surveillance et de calins…

La miss vient tout de suite à ma rencontre, ca c’est une joie immense pour moi, qu’elle m’ait accordé sa confiance de suite… Je la touche à chaque fois tout partout, lentement, doucement, des oreilles aux postérieurs, sous le ventre, les sabots, la queue.Je tire sur la crinière, je commence à tapotter doucement l’encolure sans qu’elle recule…

Je lui passe la brosse sur le corps, dans le sens du poil, sans appuyer, mais ça elle a vite apprécié, lentement je commence à faire à rebrousse poil et appuyer un peu plus! Hummm ca ressemble à des grattes grattes!!! Hummm ca a l’air bon ça!! D’accord, fais le encore!!! Et voilà, la brosse est devenue mon allié, je ne me doutais pas que c’est elle qui va m’aider par la suite à passer toutes les étapes… Linda? Jamais au pré sans une brosse à la main! Certains c’est de la nourriture ou un bâton, elle c’est une brosse!

Il est si doux son poil, si chaud, il sent si bon… cela faisait si longtemps que je n’avais pas glissé mon visage entier dans un creux du corps d’un cheval, la toison m’envahissant la figure entière jusqu’aux narines et oreilles… Je ferme les yeux, j’inspire… Et j’expire de plaisir… Elle me laisse l’encercler de mes bras, ma poitrine tout contre elle… Personne autour… Que le bruit du vent dans les branches des arbres déjà dénudées… Comme dans un film, en sépia, avec une musique douce dessus…

Elle commence aussi à accepter que je lui démèle la crinière! Le bruit de la brosse dans ses crins emmêlés frisés et secs, c’est pas agréable! Mais elle s’habitue… Et voilà, le pansage se fait, entièremement, jusqu’au boulet, en liberté, dans la pâture… Le rêve… Un bonheur partagé… Elle me laisse aussi approcher mes lèvres de son nez pour des bisous dessus… Moi, je suis au paradis!

Je remplis son bac d’eau tous les jours aux seaux, elle lèche bien son sel, elle mange de l’orge avec des compléments mélangés tous les matins après l’apprentissage, avant que je ne parte, par contre le foin elle ne le touche pas, et l’herbe du pré n’est plus nourrissante à cette époque, que gorgée d’eau, alors je m’inquiète… Je décide donc que je vais virer cette round, tant pis, et en acheter une autre à un voisin agriculteur!!!

Tous les jours je lui passe la longe et le licol sur l’encolure, aidée de la brosse qui gratouille, mine de rien, puis pose sur le dos, car cette petite bête là, elle aime pas du tout! et je me dis qu’il faut bien qu’elle l’accepte! Impossible de lui mettre, alors on y travaille, comme si de rien… Le licol partout sur elle, et moi je brosse en même temps… Hop le nez dans la muserolle mais je ne fais rien de plus, je brosse l’encolure pendant ce temps…

Un jour, l’orge dans le seau, la muserolle dans le seau, son nez dans la muserolle dans le seau, moi je brosse… Et semblant de rien j’attrappe la tétière, je brosse, je brosse, la tétière e retrouve en place!!! J’ai le coeur qui bat… « Ne montre rien Linda, ne montre rien Linda de ton exitation… » J’arrête pas de brosser d’une main… De l’autre j’essaye d’attacher la tétière… Mistinguette ne bouge pas, elle mange! Et BINGO! Mais je ne change pas mon attitude, je continue de brosser… Bondinette ayant fini sa gamelle, elle lève la tête et vient chercher ses gratouilles!! « AHHH non mais vous vous rendez compte!! » avais je envie de crier au monde entier!!!

Et tous les jours hop même exercice en prenant de moins en moins de gant! Que cela devienne routine, habitude! On met, on ne touche à rien, on continue juste de brosser et on enlève! On finit par bdidoiller un peu le licol sur la tête, qu’elle sente que ca bouge, qu’on peut y exercer une petite pression, on brosse, on enlève… Et on est si heureux! Tout va bien!

La nouvelle round de foin est arrivée, et maintenant je vais pouvoir appeler le vétérinaire pour la vaccination et je vais pouvoir acheter le vermifuge pour le lui donner. L’éleveur m’avait dit que cela avait été fait, mais je n’ai pas confiance, vu comment sont soignés ses chevaux, je préfère repartir de zéro…

Le vétérinaire arrive, moi je brosse, je mets le licol, je brosse, le véto pique, je brosse… héhé! Comme une lettre à la poste! Ensuite je prends sa tête dans le creux de mon bras, je lui enfonce la seringue dans la bouche bien loin, je pousse le piston, j’attends un peu avec calins, et hop elle avale! Comme une lettre à la poste! Ben vi, c’est génial!!!!

Et cela en avait bien besoin, j’ai eu raison de suivre mon intuition, car elle s’est vidée de tas de vers différents, dont en voici un superbe spécimen! gniark gniark

Puis nous avons eu notre 1ère neige, et là, Linda grosse panique! Oui, j’ai été habituée, j’ai été formatée aux chevaux de selle de compétition, bien au chaud dans leur nid de paille, dans leur box fermé, avec couverture et tout le toutim… Alors là, voir ma poulinette sous la neige! Je n’arrivais pas à me convaincre qu’elle le pouvait! « Mais si ma pauvre Linda, c’est une vraie vie de cheval ça! » Oui oui, c’est ce qu’on arrête pas de ma dire, mais j’ai du mal… je me suis promise de lui faire un abris dés que j’en aurais la possibilité… En attendant c’est moi qui avait froid à aller la voir presque toutes les 2 heures, vérifier en mettant mes doigts gelés dans ses poils, si tout allait bien! Mais ca avait l’air d’aller, surtout qu’au bout du pré elle disposait d’un petit bois… Ma pauvre nénette…

Par contre cette arrivée de ce manteau blanc en faisait le bonheur d’une, j’ai nommée ma pomponette qui me suivait le plus souvent dans ses visites!

Puis un jour, je le sentais, oui, je le sentais!!!

Hop premier petit tour en licol à l’extérieur!!!

Coup de folie? Coup de tête?

Non! Coup de confiance! Coup d’amour!

Bon je vous rassure j’avais préparé la chose quelques jours avant… Une petite pression sur le licol vers l’avant, avec un « viens bébé », hop un pas, hop arrêt de la demande, hop un « c’est biiiien bébé » et une caresse, et ainsi de suite!!! Rhooo des étoiles dans les yeux! Me voilà déjà avec une poulinette qui se laisse panser et qui me suis à la longe! Puis ensuite de même, un « ohhhhhhh » en m’arrêtant, hop miss s’arrête, hop un « c’est biiiiiiiien « et une caresse… Je pensais que cela suffisait, on était prête pour une petite aventure jusqu’au bout de la rue!

Hummmmm

J’avais préparé un petit seau au bout de la rue histoire de faire plaisir!

Je lui avais appris le « NON » pronocé avec une voie forte, quand bêtise il pouvait y avoir, style on me bouscule, on me pince… On doit parler aux chevaux avec des mots courts, un mot = un ordre. Aussi l’intonnation de la voix appropriée aux situations. Et cela fonctionne très bien le « NON », comme le « c’est biiiiiiiiien » dit d’une voix plus douce et gai!

Alors lorsque la miss voulu me dépasser, oups faire attention sinon catastrophe, je lui ai sorti un « NON », avec un coup sur le licol et en faisant tourner le bout de ma longe devant elle!

Oh mais qu’est ce que c’est donc?

Alors, alors,  alors???  C’est trop du ballon!! héhé!

Voilà nos 15 premiers jours, à ma chère poulinette et moi…

Pansage, promenade en main en licol, vaccins, vermifuge.. pfiou!

Beaucoup de progrés en si peu de temps… Merci à elle pour sa confiance que je me dois de ne surtout pas trahir…

De l’amour, de la confiance, et surtout une grande foi en l’avenir!!!

1er jour à la maison! hip hip hip!

Ce 12 novembre 2008, autre jour mémorable, de ma vie, de la vie de poulinette, de nos vies…

Elle arrive oui, elle arrive aujourd’hui! MAMA MIA, je vais m’évanouïr!

Ma pomponette à l’école, moi, j’attends… je trépigne, je piaffe, je tourne en rond…

J’attends le camion, ce fameux camion… où dedans, devrait se trouver ma perle.. A chaque bruit de moteur, je cours à la fenêtre, sentant mon coeur s’emballer, j’étouffe, je n’arrive plus à respirer!

Enfin, le bon, je crois!

Je m’enfuis dehors, je reconnais le chauffeur, et je hurle: oui! oui! c’est ici!!!

« Elle est là? Elle est là? Ca a été? Ca a été? Comment va t’elle? Pas trop dur le trajet? Hein ca va? On la descend??? Là ca ira? Bon allez on la descend hein!!!!! »

Monsieur sourit en me regardant, semblant de m’écouter, le ton de ma voix et ma gestuelle suffisant à me faire comprendre…

Il descend le pont, monte… il fait nir dedans, je la distingue très mal, je piétine encore… j’entends des fracas, « ses sabots contre le camion de peur » pensais je, il veut échanger mon licol contre le sien avant de la descendre, il met du temps, je m’inquiète: alors, elle va bien? le licol lui va?

Au lieu d’une réponse, je vois monsieur en haut du pont, il se retourne et tire sur la longe en parlant derrière lui! « Pas la peine de faire semblant de lui parler gentillement là, ca doit bien être la 1ère fois » avais je envie de lui dire!

Il tire, il tire, et enfin, un petit bout de nez rose est suivi par tout le reste de cette magnifique petite pouliche apeurée qui saute le pont…

J’ai le souffle coupé, je suis partagée entre l’extrême bonheur de son arrivée et la tristesse de sa détresse…

Elle est trempée, en nage, la tête relevée, les yeux blancs, 2 petites blessures de transport, mais elle est là, réellement là…

Ohhh mon bébé, mon amour, viens là…

Je m’avance et lui prends la lone des mains. Il me dit: « Attention mademoiselle, elle a peur et peu avoir des réactions imprévisibles! » Mais je n’en fais pas cas, je desserre un peu la longe, je parle à ma pouliche avec douceur, j’avance la main et lui caresse l’encolure avec tendresse. J’ai tant d’émotions en moi, je sais qu’elle aussi.

Je sais qu’elle sait que je ne lui ferais pas de mal!

Elle ne tente pas de s’enfuir, elle accepte mon contact et attend. Après quelques minutes je lui demande de me suivre vers son pré. Elle ne sais pas marcher au licol, il n’y a que 20 mètres à faire, je crée une tension sur le licol, puis relache, ainsi de suite en lui disant: « viens bébé, là viens bébé »

Elle prend la marche et me suit jusqu’au pré. Ressaisis toi Lindus, si tu pleures u ne vas plus rien voir!

Impossible d’avancer ma main vers les oreilles pour enlever le licol, alors je n’insiste pas et décroche juste la longe et lui dis: « Bienvenue chez toi, chez nous ma belle! »

 

Le coeur toujours fou, je dois retourner à la maison signer papiers et chèque…

Le camion ayant repris la route, je retourne illico vers ma blonde!

Venant juste d’être sevrée, étant dépaysagée, perdue et seule, je crois qu’elle s’est dit qu’elle allait s’en remettre à moi, figure de son nouvel environnement, qui n’a pas l’air bien dangereuse. Elle s’est laissée approcher, et même remettre la longe au licol! Oui, elle se donne, se confie…

Je lui sers son casse croûte et pendant ce temps lui parle et la flatte de ma main…

Il a bien trop serré le licol, il faut absolument que j’arrive à lui enlever! On essayera à nouveau plus tard! Mais je la trouve moins tendue déjà que tout à l’heure.

Je la relaisse, mes devoirs de maman envers ma pomponette m’appelle…

Elle me regarde partir. Elle est encore toute mouillée, j’ai peur qu’elle prenne froid. On pourrait croire qu’elle a lu dans mes pensées, puisqu’aussitôt, elle se roule! Bon, ca va, si elle ose se coucher c’est qu’elle s’est bien un peu rassurée!

La nuit, bébé faisant dodo, j’enfile mes bottes et parka au dessus de mon pyjama, et avec une lampe de poche en main, je retourne vers ma poulinette, voir si tout va bien, et lui sussurer des mots doux en faisant glisser mes doigts dans ses longs poils… Action qui devient rituel toutes les nuits de cet hiver… Par tous les temps, chaque nuit nous avons notre rendez vous nocturne…

Ainsi s’achève sa venue, son 1 er jour avec moi…

Début d’une aventure, d’une complicité hors norme!

A l’heure où je vous écris, nous avosn vécu tant de choses elle et moi… Je peux vous dire que tous mes espoirs sont déjà comblés! Bien au delà de toutes espérances, Uleska est LE cheval de ma vie!

Coup de coeur, coup de folie!

Pas de réflexion, non…

Le coeur a ses raisons, que la raison ne connait pas…
Tout le chemin du retour, je suis omnibulée, ma tête semblait exploser tellement tout plein de questions, d’idées se bousculaient, mon coeur s’emballait!
Ben vi, ceci devrait normalement ne rester qu’un rêve!
Mais non, je ne le laisserais pas s’arrêter comme ça!

Aussitôt maison, aussitôt page jaune, aussitôt téléphone, aussitôt j’appelle tous les éleveurs du coin de là haut…
« bonjour, c’est à vous le troupeau de comtois? – non -ok merci »
« bonjour, c’est à vous le troupeau de comtois? – de quoi, contoirs? – bon merci »
« bonjour……
.
.
.
.
.
« bonjour c’est à vous le troupeau de comtois? -oui! -ahhhhhhhhh monsieur faut absolument qu’on se voit!!!!!!!! »

Et v’là ti pô que le rendez vous est donné pour la semaine suivante…

Je raccroche, tout sourire, exitée comme une puce…

Bon bon, c’est quoi la première étape?
Trouver ou la mettre, même si je sais même pas encore si elle est à vendre..

Dans la semaine donc, je parcours les environs de chez moi avec la voiture pour toquer à la porte des fermes, voir s’il n’y aurait pas un terrain quelque part à louer…
Pour un cheval? ah non pas de place, je peux même pas le mettre avec mes vaches, ca va pas l’faire ma petite dame!
et re et re et re et re…
Purée, en pleine campagne, ca doit quand même se trouver un coin d’herbe non?
Béh non…

J’arrive à mon voisin d’en dessous, que je connais un peu car on avait déjà discuté, c’est un monsieur qui dans le temps travaillait avec des chevaux et il en élevait pour la viande aussi… aujoud’hui il est en retraite avec sa femme et sont nostalgiques de ce temps…
Je lui expose mon problème, il me dit que pour me dépanner il peut me filer, gratuitement, le pré d’en haut juste pour cet hiver…
Rhoooooooo!!! déjà un hiver de gagné!!!
Merci merci merci! et hop un gros bisou et un gateau ramené plus tard!!

Bon bon, le pré est juste à 50 mètres de chez moi! le rêve! grand, avec un côté qui s’enfonce dans le bois, parfait pour déjà abriter un peu une poulinette…, mais barbelés partout et dans le bois aucune cloture et tout plein de broussailles…
dur dur ca va être, mais suis motivée vindiou!!!

Le rendez vous arrive, on repart tous les 3 voir ce cher monsieur éleveur…
J’essaye de ne pas appuyer sur le champignon
Et je lui expose direct mon souhait!
Me voyant arrivée, blonde avec mes petites bottes à fleur, et mes 50 kg, je lui ai fait peur!
« Ah bah non ma petite dame, vous pouvez pas prendre un poulain trait comme ça!! Je veux pas de problème moi s’il vous envoie à l’hopital!! Vous pourrez pas vous en occuper! C’est que ca a de la force vous savez! »
Kéki me dit lui!!! ca va pas la tête????
Je redis ce que je veux
Alors il me prend par le bras et m’emmène vers d’autres prés, là ou il y a des pouliches de 2 ans 1/2
« Celles çi ont déjà le licol, et marchent en vous suivant, elles sont habituées à l’homme, ca serait quand même plus facile pour vous, même si ca m’embête »
Les pouliches arrivent et c’est vrai que pas bien farouches, se laissent caresser de partout, mais … mais non
Grrr on retourne donc vers Uleska, et oui bien sur c’est elle! poulinette de 7 mois 1/2 non sevrée encore!
Impossible de la toucher, elle reste derrière papa et si on avance elle s’enfuit en coups de cul
« Vous êtes toujours aussi sûre? »
mais oui, m’ennerve celui là
« Elle doit partir au couteau, car malgrés qu’elle soit belle, elle ne poura pas reproduire car elle a des défauts de couleurs comme une grande liste, je préfère vous le dire, que vous me reprochiez pas de vous vendre une pouliche qui ne pourra jamais faire de concours de beauté »
M’en fous moi!
« 900 euros! »
Euh…. j’y connais rien en prix moi, je ne m’étais même pas documentée là dessus… alors je dis oui, et livrée aussi pour ce prix.

Il me dit qu’il la laisse encore 10 jours avec sa mère car il a pas le temps tout de suite, puis il faut qu’il l’attrape, la licole et la sèvre quelques jours dans sa ferme avant de me la livrer…
Bon ok, à dans un petit mois alors….!!!!!!! dis je à uleska, en partant les larmes aux yeux je ne sais pourquoi!

Heureusement à côté de chez moi, il y avait un énorme gamm vert, qui a un gros rayon cheval!
Donc hop, tant pis, gros cracage de carte bleue, je vais acheter tout ce dont j’ai besoin! NA!
C’est à dire: piquet plastique, piquet bois, fil électrique, pile électrique, électrificateur, bac à eau, porte sel, sel, seaux, floconnés, licol, longe et brosse
ahah!

Et on s’y met gaiment à tout préparer…
C’est un moment physique mais si bon, si exitant, si passionnant, si émouvant que de faire un nid tout comme il faut pour son animal adoré…

Sous le regard de mon chien, compagnon de toujours, Oarlock, un briard!

Entre temps je rappelle monsieur pour avoir des news
Poulinette n’est pas encore attrapée, mais son prix a augmenté, je ne sais pourquoi!?
Sans doute a t’il senti que je ne la laisserai pas partir coute que coute..
Bref… 1200 euros un bébé comtois de 8 mois…
+ toutes mes dépenses pour l’équipement
Gloups
Bon oui oui je la veux quand même mince alors!! Le monsieur joue, il gagne!

Lorsqu’il l’a enfin attrapée et ramenée chez lui 4 jours dans son étable avec ses veaux pour le sevrage, je vais la voir…
Bon, impossible de la toucher…
Elle reste dans le noir, au fond de l’étable…
Et ne mange pas… Etape difficile pour poulinette, sans en plus de tendresse…
Bon bon, je repars de là le coeur cassé, lui soufflant: t’inquiète ma belle, courage bientôt tu seras bien! enfin j’espère!

Le hasard, le destin, la vie? Notre rencontre qui changea nos vies..

Je vais maintenant, enfin, essayer de retracer un peu notre histoire, à poulinette et moi…Nous sommes arrivés en Auvergne.
Un jour de novembre 2008 je décide de me promener avec voiture, chien et ma pomponette, à la découverte de la campagne auvergnate.
On parcourt les petites route qu’on ne connait pas
On arrive sur les plateaux à 1000 mètres d’altitude
D’un coup que vois je au loin dans les terres?
De grosses taches marrons!!!
Moi qui n’y connaissais rien en race de traits, quand même, sont reconnaissables, je crie à pomponette:
Rhooo regarde les gros chevaux là bas, on dirait des comtois!
zou freinage d’urgence, demi tour, on enfonce le 4*4 dans les chemins boueux pour se rapporcher des bestioles…Et voici ce que je vois, en descendant de la voiture:Bébé et maman

 
 
HummmmmmmmDans un grand troupeau composé de plusieurs poulinières avec leurs poulains et un étalon, je tombe amoureuse direct d’elle…
Allez savoir pourquoi?Voici le papa, étalon de 4 ans, sélectionné comme tout le reste pour la viande

Ma fille et moi, on patauge et on tend les mains, espérant toucher le nez frémissants de ces grosses bêtes curieuses

La bout de choux craquante..


 Ce regard….

Comment ne pas devenir obsédée par elle?
argh!….

Sa grande liste blanche jusqu’à son petit nez rose,
Le tour blanc de ses yeux
Ses paupières maquillées d’un trait eyesliner,
Ses crins blonds tout frisés
Ses rondeurs…
Je craque!
 
Le hazard, le destin, la vie m’a amenée là… Pour que je la rencontre, c’est sur…
Comment faire pour savoir a qui elle appartient?
Je viens d’arriver en auvergne, je n’y connais personne, je loue une petite maison à la campagne, j’ai pas de terrain, j’ai pas les moyens pour une pension, je n’ai plus aucune affaire pour les chevaux, mon dernier cheval de selle est mort de vieillesse 2 ans auparavant… « ma vie équine » est finie…Et pourtant, en reprenant la route, dans mon fond intérieur, je savais….
Je savais déjà que j’allais revenir pour elle…
Je savais déjà que j’allais revenir pour repartir avec elle….

pas eu ce blog si …

Je n’avais eu ce daddy !!!

Un daddy de cheval, ici avec Golden:

Un daddy de concours, ici en position typique lors des concours, assis sur sa canne:

Mais surtout un daddy à linda…!

Tous les jours, avec uleska, je pense à lui. Je me dis qu’ils se seraient beaucoup appréciés tous les deux, je le sais…

J’aurais bien voulu le promener sur la wagonette, pomponette collée à lui, oarlock entre ses jambes… J’aurais tant voulu que tout ce petit monde se connaisse…

A chaque fois que je m’occupe d’Uleska, je fais très attention, de toujours tout bien faire, comme j’ai appris, comme mon daddy vérifiait… J’ai horreur du travail mal fait, d’une séance baclée, d’un cheval mal préparé… Non tout doit toujours être parfait et je continue ainsi… Je ne supporte pas « l’à pau prés ». Je crois qu’il aurait été heureux quand j’ai acheté Uleska… comme une continuité de nos aventures… Je suis si fière d’Uleska, de moi, car mon daddy l’aurait été de nous deux, nous suivons le bon chemin… Aux travers de certains de mes gestes envers Uleska, je revois des gestes de mon daddy..

Devenu obsédé et amoureux des chevaux, avec ma maman, avec moi,

Je ne peux que dire MERCI, mais c’est si peu…

Soyez convaincu de la grandeur de cet homme, mon daddy!

Une femme paumée, et son rayon de soleil: sa pouliche!

Maintenant que je peux commencer à vous parler d’uleska,

voici d’abord une petite vidéo pour vous mettre dans le bain,

Un bébé joie de vivre, un vieux chien compagnon de toujours, une femme paumée… et … un rayon de soleil…

Ma vie!

Hommage à « mes » biquets de club

Avant d’enfin passer à notre histoire, Uleska et Linda,

maintenant que vous avez pu je l’espère comprendre que les chevaux sont ma vie, grâce à toutes ses pages et toutes ses photos depuis l’année de mes 3 ans,

je tenais à rendre hommage à tous les poneys et chevaux de clubs que j’ai pu rencontrer dans ma vie, qui ont su marquer ma mémoire et mon coeur…

Ils ne sont plus de ce monde aujourd’hui,

alors, bien que cela ne vous parlera pas car ils vous sont inconnus, cela me ferait plaisir que vous lisiez leurs noms que je vais écrire, c’est une façon pour moi de les garder encore un peu prés de moi, et surtout, de montrer qu’ils ne sont pas nés et morts oubliés!!!

Les poneys du poney clubs du Touquet:

  • moustache: gros shetland blanc
  • persil: shetland blanc plus fin, copain inséparable de moustache
  • bijou: shetland pie blanc et marron
  • vagabond: tout petit shetlanb noir, avec qui les adultes aimaient s’amuser, car vagabond faisait du rodéo et envoyait tout le monde voler, même si les pieds trainaient à terre!
  • ukraine: drôle de ponette appaloosa aux paupières et au nez rose
  • aldo: poney blanc qui sortait en concours, je me souviens notamment avec catherine tuleu
  • dragon: double poney pie noir et blanc au chanfrein busqué, une vraie crême avec les débutants, il sortait de temps en temps des adultes
  • satan: poney alezan, un sacré cout de saut, monté en concours par cyril nénard et laurent gruson
  • flèche: double ponette pie noir et blanche, très bonne en concours aussi, montée par luc
  • chouchou: grand poney alezan brulé, monté par notre moniteur mr hardy, pour nous emmener en balade
  • espoir: étalon bai
  • flicka: ponette toute fine bai brulé qui trottait à toute barzingue
  • kululen: grand poney gris étalon
  • tom bilibi: poney shetland très bien fait, alezan crin lavé que je montais souvent

  • et mon chouchou, un gros un énorme shetland gris, gentil cabochard grignoteur têtu calin bref un vrai shet quoi, avec de petits membres, le modèle idéal pour les dessins de thelwell’s, qui a tenu le coup très longtemps, un truc dingue, puisqu’il est enfin parti à la retraite en rejoignant… mon dernier cheval Olric!!!

Plus tous ceux dont je revois bien le physique, mais plus le nom, car moins de contacts…

Merci à tous ces poneys qui m’ont donné tant de bonheur, ainsi qu’à tous mes autres petits camarades cavaliers… Les poneys sont les amis, les éducateurs, les confidents, les psychologues, les fiertés, les amours des enfants!

Je ne vous oublierai jamais!!!

Les chevaux de club du centre équestre du Touquet:

  • Fantomas: cheval noir déjà agé et biscornu et bisounours, tout doux avec tout le monde
  • Ouargla: cheval alezan, qui coupait tous les coins du manège, pour ne finir qu’en cercle autour de la monitrice!
  • Messala: copain d’Ouargla, alezan aussi, qui me faisait peine puisqu’on lui donnait toujours que les clients trop bien portants…
  • Eclair: jeune cheval de club, qui a dirons nous assez vite perdu sa fougue dans ce travail
  • Kiri le clown: un cheval bai, avec mama mia un dos enselé de chez enselé!!! J’avais très peur qu’il se casse en deux à chaque fois que je le voyais dans le manège! C’était très impressionnant!
  • Jouvencelle: une de mes chouchouttes!!! une jument bai, un peu fofolle, trop mince, au garrot très prononcé. Il n’y avait que moi qui la montait à cru pour les balades d’été le soir sur la plage au soleil couchant!
  • Gina: que vous connaissez…
  • Onyx: un très grand cheval bai brun, qui a eu la chance d’être acheté par un client!
  • Neige: petite jument grise très douce, ici avec ma cousine cathy qui montait un peu pendant les grandes vacances

  • Quatre saisons: le premier gros cheval que je voyais en vrai!! Soigné et mené par Guy.

Et bien sur aussi tous les autres grands dadets que j’ai pu bichonner et voir tourner dans le manège…

Il y a des jours où lorsque je venais pour ma tournée de calins et friandises à ces chevaux, j’en remarquais qui manquaient à l’appel… … … …

Notamment Ouargla et Messala, ces 2 grands copains, qui trimaient toujours très durs… Je me souviens très bien de ce jour particulier, où j’ai courru au bureau paniquée, et lorsque j’ai vu l’embarras de mon interlocutrice, et sa non réponse, j’ai hurlé et fondu en larmes… Ils n’auront jamais connu le repos, la liberté, les jeux, les verts pâturages… Un exemple flagrant de toute la tristesse que je ressens que l’histoire de ces deux gros nounours si gentils qui acceptaient tout de l’humain…

C’est une des raisons qui fait que je suis contre l’hippophagie!!! C’est déguelasse! oui, je suis vulgaire, et je le répète encore, c’est déguelasse!!! Merde!!!

Merci à vous d’avoir eu une pensée pour eux, d’après mes écrits.

Merci à eux pour avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Cela me fait du bien de repenser à tout cela…

Même si j’avais fini de monter, je reprenais mon vélo et j’y retournais avec ma chienne! Toujours!

Cela me fait du bien de repenser à tout cela…

Le cheval, mais qu’aurais je fait, que ferais je sans lui!